La U-basse c'est un autre monde !
Tout est fait pour favoriser la dynamique et l'interactivité entre le musicien et son instrument. De l'avis de tous ceux qui l'essayent, la U-basses offre des sensations absolument uniques. Ici les basses frettées et fretless se sont pas de simples déclinaisons l'une de l'autre, leur utilisation étant très différente, leur conception l'est aussi. La structure, la géométrie, les essences utilisées, le sont aussi.
Ne pas manquer ces pages qui donnent plus de détails sur la nouvelle U-Basse version 3.0, également sur les versions précédentes .
frettée (v1 et v2) ou fretless (v1 et v2), ainsi que les aspects généraux ci-dessous :La U-basse version 3 ...
Après une enfance et une adolescence de rêve, voici donc la version trois, synonyme de maturité, de fiabilité et de beauté. Les principales améliorations par rapport aux versions antérieures sont les suivantes :
- Le manche collé apporte une meilleure transparence des aiguës ainsi qu'une augmentation du sustain.
- Le barrage en "V" de la table d'harmonie est remplacé par le barrage en "#" qui apporte plus de stabilité climatique et une sonorité encore plus impressionnante.
- La conception nouvelle du corps fait totalement oublier quelques fragilités des toutes premières années.
- Le design général de l'instrument a été entièrement modélisé en 3D pour permettre plus d'options (principalement pour l'électronique).
La U-basse a 20 ans ! ...
Depuis 1992, de nombreuses U-basses sont parties au quatre coins du monde et la plupart à été jouée de façon très intensive. La pression était forte pour l'améliorer chaque jour et perfectionner encore cette relation unique entre le musicien et son instrument.
20 ans ! Un anniversaire à ne pas manquer !
La sortie de la U-basse version 3 tombe à point nommé pour le fêter. Les dernières mises au point se sont achevées avec la sortie d'une première 4 cordes frettée avec tête dont la photo est ci-contre.
Le contrôle par la pensée...
Les hasards des rencontres mais aussi l'époque, ont fait que les premières U-basses étaient des fretless. La contrebasse était donc l'une des références dans sa conception. Je me suis donc assis devant mes piles de disque et ai écouté attentivement les plus grands contrebassistes depuis Lee Rocker des Stray Cats jusqu'à Charlie Mingus, en passant par Ron Carter, Dave Holland, Stanley Clarke et bien sur Charlie Haden... Il m'est alors vite apparu que les sonorités de ces grand-mères sont si variés qu'on ne pourrait jamais les reproduire toutes et avec un seul instrument ! Comme souvent l'imitation est une impasse et j'ai dû franchir une étape de plus en portant mes travaux sur la recherche des éléments qui rendent les instruments acoustiques si attrayants. L'objectif étant de retrouver sur un instrument électrique l'esprit et le toucher 'acoustique', ce qui fait que l'instrument nous parle, ce qui fait qu'on peut vraiment sortir le son qu'on a en soi, sans l'aide d'aucune électronique, le contrôle par la pensée si on veut !
La genèse de la table flottante...
Cette recherche avait commencé dans les années 80 par la rencontre avec Eric Faivre qui avait déposé un brevet très intéressant sur une table d'harmonie contrainte longitudinalement par les cordes au moyen de "levier" réglables individuellement. A cette époque, je ne suis pas parvenu à une stabilité suffisante des prototypes utilisant ce principe. Quelques années plus tard c'est le besoin de procurer aux basses fretless un son plus ouvert et dynamique qui m'a remis sur la planche à dessin !
Quelques rouleaux de calque et prototypes plus tard naissant la table flottante (dont la fréquence de résonance est plus basse que celle d'une table conventionnelle) et son le chevalet asymétrique qui sont les éléments-clé du succès de cet instrument breveté internationalement. Le chevalet asymétrique fait que plus la corde est grave, plus elle a un bras de levier important pour agir sur la table, la corde la plus grave bénéficie même d'un rapport de levier supérieur à 1.
Au passage, merci à Patrick Avigdor, créateur de la "Volante basse", pour nos discussions récentes qui m'ont remémoré Eric et cette période si créative ! A noter aussi (à l'attention de quelques esprits chagrins, comme l'aurait écrit Michel Audiard) que la U-basse ne comporte pas de caisse de résonance, le volume d'air sous la table est très réduit et les ouvertures trop vastes pour qu'une quelconque résonance de masse d'air puisse être déterminante. Le son de la U-basse vient exclusivement de la façon dont la table est mise en mouvement et de l'interaction complexe entre ce mouvement et la vibration des cordes !
Les brevets de la table flottante
Le brevet d'invention français du 4 décembre 1992.
Le brevet d'invention américain du 23 août 1994.
L'attache des cordes sur les sans-tête Leduc...
Les instruments sans tête Leduc acceptent toutes les sortes de cordes du commerce, SAUF les cordes à double boule !
La boule est retenue par le cordier accordeur tandis que la partie libre traverse le manche pour être maintenue par un dispositif breveté muni d'une vis de blocage par corde. Ce bloque-corde cylindrique en acier assure une stabilité exceptionnelle de l'accordage et une transmission optimale de toutes les fréquences de l'instrument.
Tous les possesseurs d'une Leduc sans tête confirmeront qu'on peut parfois rester plusieurs jours voir plusieurs semaines sans avoir à retoucher l'accordage. That's magic !
Le réglage des U-basses...
Comme sur tous les instruments acoustiques, les hauteurs des cordes de la U-basse ne sont pas réglables individuellement.
De par sa structure le chevalet se règle différemment côté aigu et côté grave. Le côté aigu s'ajuste très facilement à l'aide d'une clé 6-pans-creux de 4mm, quant au côté grave on le règle en ajustant ou en remplaçant le petit sillet en os (fixé transversalement sous le chevalet) qui transmet les vibrations à la table d'harmonie.
Toujours comme sur la plupart des instruments acoustiques, l'intonation est réglée à l'origine mais comme le coté grave est mobile et que les principales variations de réglages concernent les graves on peut déplacer le chevalet pour adapter le réglage aux différents jeux de cordes ou à l'usure de ces derniers. Ce réglage d'origine est particulièrement soigné dans le cas des U-basses frettées et doit être revu par un professionnel qualifié en cas de changement de type de corde.
L'expérience montre sur presque toutes les guitares que les réglages de chevalet varient très peu dans le temps, la seule chose à ajuster est la tige de réglage du manche. Ce réglage ne doit pas être fait à la va-vite : afin de protéger la tige de réglage dont le remplacement est onéreux, l'écrou de réglage est réalisé en laiton, un matériau plus fragile que l'acier. Il convient donc d'engager très nettement la clé dans l'empreinte 6-pans-creux pour ajuster la rectitude du manche. Quand cet écrou est endommagé, il est facile de le remplacer
Le creux du manche doit généralement être plus important côté grave que côté aigu, l'idéal serait un creux de 0.25 mm côté aigu et 0.50 mm côté grave. Tous les manches que je fabrique sont réalisé en "planimétrie différentielle" et sous "simulation de tension des cordes", les creux du manche est donc généralement plus important côté grave (pour permettre une plus grande amplitude de vibration des cordes) que côté aigu où l'on recherche plutôt un manche très droit pour faciliter le jeu. Le passage du temps, le stockage de l'instrument, le type de cordes utilisées et quelques autres facteurs peuvent limiter ce creux différentiel mais l'instrument reste toujours dans de bien meilleures conditions que ceux qui ne bénéficient pas de cette technologie (la presque totalité des instruments, y compris en très haut de gamme).
Extraits audio et vidéo
La U-basse sous les doigts de Frédéric Monino
La U-basse sous les doigts de Gilles Coquard
La U-basse sous les doigts de Abraham Laboriel Sr.
Et sous les doigts de Frowin superfro Ickler :