Imprimer

<  | Introduction |  Lyon | Fresse-sur-Moselle | Rombas | Thionville | Boulange>

 

  Toutes ses économies sont englouties par ce local petit mais bien placé, et durant les premiers mois, chaque franc est encore investi en outillage et en bois. Au début évidemment il n'est pas question de fabriquer, car il trouve nécessaire de mieux dominer tous les aspects de la réparation : les réglages, planimétries et refrettages, les différents vernis et la restauration d'instruments anciens. Dans la boîte de nuit voisine défilent les meilleurs guitaristes espagnols de flamenco, ils viennent le voir pour régler et réparer leurs magnifiques et fragiles instruments. Du charengo sud-américain à la guitare flamenca, tous les instruments sont l'objet de sa curiosité, y compris de nombreux instruments orientaux comme le très complexe sitar indien dont il devient rapidement un spécialiste connu; au point qu'on lui confie un jour la restauration d'un somptueux sitar vieux de plus d'un siècle. Mais ses goûts et sa clientèle le portent toujours vers les guitares.

Les travaux qu'on lui confie sont de plus en plus importants et passionnants, mais il refuse toujours de fabriquer ses propres instruments, ne sentant pas encore le moment venu. Ce moment viendra fin 79. Après six ans de ce qu'il considère comme son apprentissage, naît enfin la Leduc n° 003! Marquée du sceau de la mécanique, son manche est construit autour d'un "T" en Duralinox. Le corps est en noyer américain, et si sa forme rappelle un peu la Curlee, la célèbre tête Leduc est déjà bien là, dès la n° 2 en 1977. A ce propos, ne trouvez-vous pas que ce style de tête fait curieusement école depuis quelques années ?

A Lyon, seront fabriqués 24 instruments au total, tous numérotés de 001 à 024, les chiffres étant précédés des initiales du propriétaire quand il s'agissait d'une commande et de CL pour les autres.
Parmi ces 24 pièces on trouve des électriques bien sûr, mais aussi des acoustiques, des basses, une guitare ténor, une mandoline et même un ancêtre d'électroacoustique!
Pendant cette période très créative, Christophe accueille Dan Armandy, le grand virtuose de l'électronique musicale et de l'algèbre en base 2 !
Leurs différentes collaborations donneront des choses étonnantes et très en avance, comme un synthé hexaphonique pour guitare, le premier multi-effets programmable du marché, ou bien des effets tournants corde par corde complètement vertigineux!
En 80, les affaires marchent plutôt bien, Christophe s'attache les services de Do Caillierez. (Qui poursuivit ensuite ses activités au sein de DNG).

Il rêve d'une fabrication plus rationnelle qui permettrait de s'attaquer efficacement aux problèmes de qualité que rencontrent tous les fabricants, et atteindre ainsi de meilleurs rapports qualité-prix. Daniel Neyret est en train de monter sa boîte de distribution, les projets vont bon train!

Carlos :

Pourquoi t'es-tu alors installé dans les Vosges ?

Christophe :

De nombreuses raisons à cela. Une partie de ma famille y vit, ils m'ont tous beaucoup aidé à monter cette nouvelle entreprise, d'autre part il était impossible de trouver des locaux à Lyon qui soient assez vastes pour un prix abordable. Il me faut admettre aussi que j'avais la bougeotte après douze ans passés à Lyon !   la suite...

<  | Introduction |  Lyon | Fresse-sur-Moselle | Rombas | Thionville | Boulange>